L’expérience du Centre Songhaï en agriculture durable était au cœur d’une table ronde à Arras en France, le 22 juin dernier.

Plus qu’une possibilité, l’agriculture durable est aujourd’hui une réalité. Avec des initiatives qui essaiment un peu partout dans le monde et qui font leur preuve, comme l’Initiative Songhaï. En répondant présent à l’invitation des organisateurs du World Forum for a ResponsibleEconomy (Forum Mondial de l’économie responsable), le directeur du Centre Songhaï, le Frère Godfrey Nzamujo, a accepté de partager l’expérience capitalisée par Songhaï, dans le champ de l’agriculture durable.

A ses côtés, pour échanger sur le thème ‘’Troisième révolution agricole : vers une agriculture durable’’, il y avait deux autres panélistes. Mathieu Savadogo, le directeur de l’Association pour la recherche et la formation en agro écologie (ARFA) du Burkina-Faso et Bertrand Patenôtre, un expert en agro écologie, agriculteur et éleveur exerçant en France. « Il faut reconnaître que l’agriculture conventionnelle est inefficace », a martelé d’emblée le Frère Godfrey Nzamujo. Il explique par exemple que, l’agriculture conventionnelle, en trouvant une solution à un problème, crée en même temps plusieurs autres problèmes.

L’agriculture biologique par contre, en proposant une solution à un problème, résout plusieurs autres problèmes à la fois surtout lorsqu’elle est intégrée et s’inscrit dans une approche systémique, telle que prônée par le modèle Songhaï, depuis plus de trente ans qu’il existe. Se mettre en symbiose avec la nature dans l’exercice de l’activité agricole, observer son mécanisme de fonctionnement et nouer avec elle un partenariat vertueux, sont entre autre, les clés de réussite du modèle Songhaï. Et l’appel du Frère Nzamujo se comprend aisément alors : « Libérons le potentiel de la nature, du soleil et des micro-organismes ! ».

Comme il l’explique souvent, le Frère Nzamujo insiste que, loin d’être une maladie, la pauvreté dénote plutôt de l’incapacité des gens à voir et à saisir les opportunités qu’offre le riche capital environnemental de la planète, et en Afrique particulièrement.

Il l’a si bien compris que, avec le modèle Songhaï, il fait reculer les frontières de la pauvreté qu’il combat énergiquement. « En Afrique on ne caresse pas la pauvreté, on la casse … », laisse-t-il entendre, tout fier. Des crises environnementales, le monde n’a pas fini d’en connaître. Et visionnaire, il alerte : « En 2030, il y aura une crise mondiale du phosphore ». Mais « Personne n’en parle ! », se désole-t-il.

Organisé par le Réseau Alliances, le Forum Mondial de l’économie responsable dont le thème est  « La 3ème révolution agricole : vers une agriculture inclusive, connectée et durable »’, ambitionne de provoquer une économie plus responsable et un monde plus durable. Une ambition «pleinement réalisée » grâce à la contribution des participants selon l’ancien ministre Français de l’agriculture et de la pêche Philippe Vasseur, président du Réseau et du Forum.

Ses mots adressés au Frère Nzamujo en disent long : « Cher Godfrey, toute l’équipe du World Forum for a Responsible Economy et moi-même tenons à vous remercier chaleureusement pour la qualité et la pertinence de votre contribution à notre journée thématique … »

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