Les déchets et ordures ménagères font partie du quotidien des populations et leur gestion continue de constituer en Afrique et au Bénin notamment, un casse-tête, aussi bien pour les décideurs que pour les partenaires techniques et financiers. Mais pour des organisations comme le Centre Songhaï, les déchets, plutôt appelés ‘’sous-produits’’, sont une richesse. Grâce au principe cher du recyclage qui veut que rien ne se perde, mais que tout soit plutôt transformé, les sous-produits sont  bien revalorisés pour ajouter de la valeur aux produits, créer d’autres biens et services, et préserver l’environnement. En la matière, le Centre Songhaï est un modèle dont on peut s’inspirer de l’expérience.

Et c’est bien ce qu’ont compris certains élus communaux du Bénin et de la France, notamment Emmanuel Zossou (Maire de Porto-Novo), Célestin Djivoh (Premier adjoint au Maire de Sèmè-Podji), Grégory Courtas (Maire de Pussay) et Anne Thibault (Maire d’Arville). Ce jeudi 21 avril 2016, ils ont choisi de visiter le Centre Songhaï (Porto-Novo) pour découvrir ou redécouvrir ce qui s’y fait en matière de revalorisation des sous-produits. La visite guidée, conduite par le directeur du Centre Songhaï, le Frère Godfrey Nzamujo, aura comblé leurs attentes et surpris même certains. « Je ne savais pas qu’il y avait tant d’efforts, tant de recherches opérationnelles, tant de choses qui se font à côté de moi » a dit le maire Zossou qui ajoute : «C’est un bon exercice, je suis très heureux. Ça m’a donné des idées ». D’un point de vue économique, « pouvoir transformer les sous-produits en richesse est très intéressant », surtout dans un contexte mondial où la gestion des déchets est un problème, pense Grégory Courtas pour qui « Songhaï, en la matière, est un bon modèle d’entreprise au service du développement durable et au service de la planète ».

Les deux maires français sont au Bénin dans le cadre du partenariat entre le Syndicat international pour la revalorisation et l’élimination des déchets et ordures ménagères (SIREDOM) – deuxième syndicat de France  en matière de traitement des déchets ménagers – et les mairies de Porto-Novo et de Sèmè-Podji. Pour Anne Thibault, Vice-Présidente du SIREDOM en charge du gisement des déchets – nouveaux gisements, cette visite du Centre Songhaï doit permettre d’ « aller plus loin dans leur démarche de partenariat avec les mairies de Porto-Novo et de Sèmè-Podji, pour mettre quelque chose en route ici au Bénin, ensemble ». La gestion des déchets étant une préoccupation quotidienne appelant donc des actions promptes, Célestin Djivoh, la deuxième autorité communale de Sèmè-Podji rassure que « dans les mois à venir, il y aura des actions concrètes ».

Dans le rang des visiteurs conduits par le Frère Nzamujo ce jeudi, il n’y avait pas que les élus communaux. Il y avait également le Nonce apostolique, Monseigneur Brian Udaigwe,  représentant du Saint siège au Bénin et au Togo. Cherchant un endroit à faire visiter au Bénin à des amis qu’il a reçus, il n’a pensé qu’au Centre Songhaï qu’il a déjà visité lui, par le passé. Il ne comprend pas comment l’Afrique, continent le plus riche de la planète, soit en même temps le plus pauvre. Selon le prélat, il n’est  pas juste de penser que les autres viendront développer l’Afrique, à la place des africains. Même si « personne n’est une île et que nous avons besoin les uns des autres pour nous développer », le Nonce est formel : « il faudrait que nous sachions faire ce que nous devons faire nous-même avant d’attendre que les autres nous aident ». C’est l’exhortation qui se dégage des actions du Centre Songhaï, ce qui explique ses félicitations et encouragements à l’endroit du Frère Nzamujo et de ses collaborateurs. 

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